Toucher de Soi

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La Sexualité Consciente c’est quoi ?

        Voir aussi sur le blog l'article la Sexualité Tantrique d'après Alan Watts.

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        « Sexualité Consciente » est le terme générique que j’ai choisi pour décrire l’ensemble de ma proposition autour de la sexualité. C’est aussi un aspect important de celle-ci : mettre de la conscience dans la sexualité. D’autres expressions seraient tout autant judicieuses, par exemple sexualités de détente ou énergétique, mais encore inadaptées car ne couvrant qu’un seul aspect à la fois. Enfin, j’ai évité l’emploi d’adjectifs ésotériques qui peuvent être pompeux hors contexte, comme sexualités sacrées ou spirituelles. Toutes ces appellations sont justes, mais insuffisantes prises une à une. La présentation qui suit, progressive, suit une découpe personnelle avec ces différents aspects de la sexualité, une synthèse de mes propres expériences, réflexions et lectures - vous ne la trouverez nulle part ailleurs.

        Sexualité consciente

L’accent est mis sur « comment je ressens les choses en ce moment ? ». Cela signifie aussi être présent, c’est à dire attentif au présent, et non pas orienté vers le futur ou un objectif (comme penser à l’orgasme à venir ou se demander comment avoir plus de plaisir). En pratique cette attention mène tout naturellement vers des mouvements lents et doux, avec peu de friction ou de stimulation, un chemin rêvé pour ressentir ce qui se passe en soi et savourer l’instant présent. La perception du corps dans sa totalité devient centrale, au lieu d’être centré essentiellement sur son pénis, vagin ou clitoris. L’orgasme n’est plus un but à atteindre ; et s’il survient, c’est un orgasme « de la vallée », ressenti dans tout le corps, plus long et plus nourrissant. Il ne s’agit pas de l’opposer à l’habituel orgasme «  de pic », un orgasme de tension court et explosif : la sexualité consciente est complémentaire à la sexualité « classique » (ce qui est en soi un non-sens, puisque que dans la sexualité encore plus qu’ailleurs il n’y a aucune normalité , il y autant de sexualités que d’individus).

        Sexualité de détente 

Autre point tout aussi important dans la sexualité épanouissante proposée : la détente - ce que les massages permettent au corps (donc à l’esprit) d’intégrer. En prêtant attention à la détente dans tout le corps, celle-ci se propage à l’esprit, on entre dans un état proche de la méditation (qu’on le veuille ou non – ou comment méditer sans le savoir). En entrant dans la sexualité par cette porte, il y même une question qui vient : fait-on de l’acte sexuel une méditation, ou fait-on de la méditation un acte sexuel ? Dans tout les cas, la sexualité de détente rime avec relaxation et expansion, là où la sexualité de tension fait monter l’excitation, suivi immanquablement par la décharge de cette tension. La respiration est un indice pour savoir où l’on en est : dans la détente, la respiration est lente et profonde - si la respiration s’accélère ou l’apnée vient, c’est qu’il y a tension.

        Sexualité énergétique

A ce stade si vous me lisez encore, c’est que vous êtes déjà convaincu(e) que la sexualité n’est pas que mécanique, ni seulement la pulsion animale pour assurer la reproduction de l’espèce. L’acte sexuel met en jeu nos énergies, permet la croissance de l’énergie sexuelle partagée avec l’autre, chaque boucle ajoutant de l’intensité, un échange gagnant-gagnant ou chaque partenaire gagne en puissance pour sa propre énergie. Cela peut se faire inconsciemment, c’est à dire à notre insu dans une sexualité non-focalisée sur la circulation de l’énergie. Cependant la conscience et l’attention apportée à l’échange permet de matérialiser puis d’amplifier cette énergie. L’énergie se concentre là où nous mettons notre attention, c’est le principe de visualisation dans différentes techniques (la vague tantrique avec la flûte ou la paille, l’orbite microcosmique pour le Tao) dont la base reste la même : des mouvements en rythme avec la respiration et la contraction du périnée. Sans que cela soit un but, de telles pratiques peut mener à un orgasme énergétique, ne nécessitant d’ailleurs pas d’être en pénétration, peuvent se faire même sans contact physique à un pas de distance, et s’expérimente aussi seul(e) dans une boucle d’énergie juste avec soi. En revenant à l’essentiel : avoir conscience de ces potentialités énergétiques, c’est le premier pas pour enrichir sa sexualité avec une autre dimension et plus d’intensité.

        Sexualité sacrée

Il s’agit ici d’honorer et de célébrer la sexualité, qui ne se résume certainement pas à une phase biologique propre à la reproduction ! S’honorer soi-même, honorer l’autre, honorer l’instant... Cela peut-même devenir un rituel : une chambre aménagée avec des tentures, de la musique douce, une lumière tamisée - en résumé, mettre le sacré dans la matière pour que le moment devienne sacré et invite chacun-chacune à prendre conscience du sacré en soi. Dans cet espace sacré, il ne s’agit plus de « faire » mais d’« être », ou encore : ne plus être dans l’ego mais dans le coeur. Alain Héril (qui est, en passant, mon formateur à la sexothérapie) donne dans son livre « le sourire intérieur (savoir accueillir la joie) » des clés pour sacraliser la sexualité. Je les reprends toutes en fin de chapitre, tellement convaincu par ma propre expérience qu’elles sont une voie vers une sexualité épanouie.

        Sexualité spirituelle

Connexion ! L’acte sexuel n’est pas que la rencontre entre l’homme et la femme, c’est aussi la connexion l’un à l’autre. Garder la lumière allumée et se garder le contact les yeux dans les yeux, c’est sans aucun doute le premier pas. La conscience menant à des mouvements lents de doux, la connexion physique s’enrichit de connexions dans d’autres dimensions. L’attention portée à ses ressentis, à la subtilité des connexions physique, visuelle, énergétique, émotionnelle, cette attention permet un autre ressenti : la connexion spirituelle, la sensation de ne faire qu’un avec l’autre. Au lieu de n’être focalisé que sur soi-même (surtout au moment de l’orgasme), c’est finalement se sentir pleinement connecté avec l’autre, empli d’une sérénité et pas loin d’être dans un état extatique. Cette sensation, très nourrissante, pousse parfois à faire une pause sans aucun mouvement (ce qui peut être aussi l’objet d’une expérience à faire sans enjeu, juste pour voir ...) : c’est à ce moment précis que le temps peut s’arrêter, sentier un moment de presque-éternité et « toucher le divin », comprendre que cette connexion à deux et « tout cela » est bien plus grand que nous.

        Sexualité sublimée

La sublimation n’est pas qu’un mot pour briller dans les soirées mondaines. Sublimer la sexualité, c’est la transcender, c’est transformer l’énergie sexuelle en une « autre » énergie. Ce peut-être vers la spiritualité, comme expliqué dans le paragraphe précédent. Cependant, dans la vision du Tantra, il n’y a aucune distinction entre l’énergie sexuelle et l’énergie vitale. C’est pourquoi une sexualité épanouissante donne de l’élan de vie, de la motivation pour ses projets, de l’inspiration pour sa créativité. Il n’y a pas limite à l’utilisation dans sa vie de l’énergie générée par la sexualité, l’acte sexuel devient une ressource où l’on revient par plaisir, dans un cercle vertueux, à donner et recevoir plus encore (comme l’Amour). A l’opposé de cette sublimation, on trouve la sexualité de tension, qui ne nourrit pas et qui ne ressource pas non plus, dont l’énergie générée est gaspillée dans l’atmosphère de la chambre (et y reste parfois, dans une tension palpable dans l’air), quand cette énergie n’est pas dirigée inconsciemment vers son partenaire - dans une sexualité de décharge, une pulsion individuelle loin du partage et de la connexion à l’autre.

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